Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

dence, et il n'en est pas de plus éclatante que celle qui résulte des faits que nous venons d'exposer. Qu'on argumente tant qu'on voudra du consentement et de la pratique générale de tous les peuples : le consentement des faits est encore plus fort; il parle plus haut, il n'est susceptible d'aucune interprétation, d'aucune atlénnation , d'aucune séduction, ni d'aucune erreur. Sûrement le consentement général est au moral un argument irrésistible, sous quelques rapports; mais en politique, et surtout en commerce , il cède à celui des faits, qui est bien plus imposant encore : ce dernier acquiert une nouvelle force de la considération des avantages que la liberté du commerce a toujours produits. S'il est vrai que la liberté, substituée au privilège, soit devenue partout et sur-le-champ une source de prospérité; s'il est vrai que tout ce qui périssait ou languissait sous le commerce exclusif ait fleuri par la liberté, et que ce bonheur date du passage de l'exclusif à la liberté du commerce, il sera par-là même démontré que le privilège est le plus mauvais comme le plus odieux des régimes. Cette comparaison, et


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