Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

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des débouchés, elle trouve surtout son profit à renvoyer fabriquées les matières qu'elle reçoit sans préparation ; alors son bénéfice se règle sur les degrés d'industrie et d'économie qu'elle sait apporter à la métamorphose de ces objets. Ainsi, l'Angleterre ayant adopté les procédés les plus ingénieux de la mécanique, est à portée de livrer à meilleur marché que tout autre peuple fabricant, les produits de son industrie, provenant de matières toutes semblables à celles que les autres ateliers emploient comme elle, mais avec infériorité dans leurs procédés respectifs : c'est ce qui lui donne dans tous les marchés de l'Europe et de presque tout le monde, cette supériorité qui se change en empire, d'autant plus puissant qu'il est plus volontaire. Les colonies, au contraire, n'ont que des produits de leur sol à livrer à l'Europe; toute leur richesse est purement territoriale : elles sont totalement dépourvues de fabriques : la rareté des bras y élèverait le prix du travail à un taux qui ne supporterait pas la moindre concurrence. Les Américains ne sont encore que cultivateurs. Les Européens sont à la fois laboureurs et ouvriers. De long-temps


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