Les trois ages des colonies ou de leur état passé, présent et à venir. Tome premier

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( 196 ) sa consommation de cacao. Mais ces tems heureux sont passés, par une multitude de causes, dont la principale fut l'émigration des habi-tans vers le Mexique, où les appeloient lesimmenses fortunes qu'ils y voyoient faire. SaintDomingue ne s en est pas relevé. Pillé par François Drake , désolé par les flibustiers , plus encore par son propre gouvernement, qui eut l'impudence de faire raser une partie des villes maritimes , pour concentrer sa population dans l'intérieur, et frustrer par-là l'interlope avec l’Amérique, Saint-Domingue, comme tout membre inutile, est resté languissant, même depuis que le gouvernement est revenu à de meilleurs erremens. En 1756 , il permit pour Saint-Domingue , l'établissement d'une compagnie , mais exclusive : elle n’a rien produit. En 1766, on a ouvert la colonie à tous les navigateurs espagnols , les Biscayens exceptés , à cause de leurs douanes intérieures , suite de privilèges auxquels ils sont fort attachés. Cette mesure, toute excellente qu'elle est en elle-même , n'a pas eu d'influence sur Saint-Domingue , où tout est resté au même état de langueur. Aussi l'Espagne n’a-t-elle pas fait un grand sacrifice,


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