Les trois ages des colonies ou de leur état passé, présent et à venir. Tome premier

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( 107 ) tie de ce qu'elle importe en Europe; et c'est de ces deux sources réunies, que coule annuellement la somme dont on vient de parler. La compagnie gagne ensuite sur les reventes en Europe ; c'est un objet à part dont nous n'avons pas à nous occuper. On sent de quelle immense quantité et variété d'objets doit se former un commerce aussi étendu ; combien il a fallu consulter le goût de consommateurs si diférens entr'eux , si étrangers à l'Europe; combien il faut d'art pour les assortimens, d'économie , pour établir des prix qui obtiennent la préférence, d'attention et de soins pour connoître , classer et verser à propos , l'objet des besoins ou des fantaisies de tant de peuples. Il faut porter d'Europe en Asie tout ce qui peut flatter le goût de ses voluptueux habitans. Il faut rapporter en Europe tout ce qui lui manque ou tout ce qu'elle aime , tout ce que ses besoins réels ou factices lui font désirer; il faut sur-tout en bien proportionner les quantités, pour n'en pas avilir le prix ; enfin, il faut viser à diminuer le tribut que l'Asie fait payer à l'Europe ; car on ne peut se dissimuler que son commerce avec elle ne lui suit onéreux ; qu'il ne lui en coûte une partie


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