DE STΕDMΑΝ.
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Je tuai un jour deux gros singes noirs pour en faire du bouillon. La mort d'un de ces animaux fut accompagnée de circonstances qui me dégoûtèrent absolument de cette chasse. Le pauvre singe m'ayant apperçu,cessa tout-à-coup de sautiller avec ses compagnons ; perché sur une branche , il m'examina attentivement et avec une vive curiosité : sans doute il me prenoit pour quelque géant dans sa propre espèce. Il se balançoit sur cette branche souple , avec autant de force que d'agilité ; je le visai alors , et il tomba dans la rivière. J'espère ne plus revoir une scène semblable. Le malheureux animal , quoique blessé mortellement, vivoit encore. Pour terminer ses souffrances, je le saisis à deux mains par la queue , et l'ayant fait tourner pour l'étourdir, je lui frappai la tête sur le bord du canot ; mais la pauvre bête ne pou-