Mémoire sur les colonies Américaines

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( 60 ) Il faut sur-tout éviter tout ce qui peut donner trop d'allarmes, avant que la plus grande partie de nos pécheurs et de nos vaisseaux marchands soient rentrés dans nos ports. A cette époque , si les circonstances deviennent inquiétantes ou menaçantes , il sera très-utile de faire marcher sur nos cotes opposées à celles de l'Angleterre , une partie de nos troupes , et de porter à différens points de réunion les munitions de guerre proportionnées aux forces qu'on aura assemblées. Cette démarche , dans laquelle nous n'avons aucun risque à courir, est une de celles qui peuvent le plus en imposer à l'Angleterre , surtout dans un moment où la plus grande partie de ses forces est dispersée au loin. Elle n'étoit pas dans la même position en 1770 , et cependant trente-six bataillons seulement, que le feu roi fit marcher sur nos côtes au mois d'octobre de cette même année, jetterent la terreur en Angleterre, et contribuèrent beaucoup au succès de la négociation. L'on peut se rappeller encore qu'en 1756, les troupes qu'on avoit répandues sur nos cotes tinrent en échec presque toute la marine britannique , dont les opérations brillantes n'ont commencé que lorsque nos troupes ont été occupées en Allemagne,


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