Mémoire sur les colonies Américaines

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I I. Rien de plus sage que les réflexions que présente M. le comte de Vergennes sur ce danger. Il est très certain que si la guerre entre la métropole et ses colonies se terminoit par un accommodement prompt, et par conséquent favorable aux colonies , l'Angleterre auroit dans le continent de l'Amérique des forces auxquelles rien ne pourroit résister. Il est certain encore que l'intérêt du ministère nouveau seroit d'effacer la honte d'un pareil traité, en occupant la nation d'idées flatteuses de conquêtes. La morale de V Angleterre, en politique-, n'est pas faite pour nous rassurer. Dans cette position , l'état où se trouvent les colonies des deux nations est effrayant. M. de Vergennes regarde la Havane comme le seul point en état de résister quelque teins , encore ne s'exprime-t-il qu'en doutant ; et les Anglois peuvent avoir eu déjà les succès les plus funestes à la puissance espagnole avant de rien entreprendre sur la Havane. On prétend qu'en cas de guerre, ils ont depuis long-tems formé le plan de diriger leurs premières attaques contre la Martinique et Porto - Rico. Je le croirois assez, vu la position de ces deux isles. C 3


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