Mémoire sur les colonies Américaines

Page 40

( 34) nations , elles recevront de toutes parts tous les objets de commerce possibles , non seulement pour leur consommation , mais pour en porter au dehors. Les colonies angloises ne sont riches qu'en denrées , et il n'est pas douteux que l'attrait de l'or ne les engage à faire les plus grands efforts pour ouvrir un commerce direct avec les Espagnols d'Amérique, qui les seconderoient de tout leur pouvoir. Je ne vois pas comment l'Espagne pourroit l'empêcher. Les Anglo-Américains ne craindront point une guerre lucrative , sans danger pour eux , et dans laquelle leur ennemi se consumeroit lui-même par la seule défensive, sans pouvoir jamais attaquer. Ils chercheront vraisemblablement à engager les colons espagnols à secouer, à leur exemple , le joug de la métropole ; et s'ils ne réussissoient pas à les persuader, ce seroit peut-être alors qu'ils se laisseroient séduire par la tentative de devenir conquérans. Malheureusement il est à craindre que l'Espagne n'ait moins de facilité qu'aucune autre puissance , à quitter une route qu'elle suit depuis deux siècles pour se former un système tout nouveau , adapté à un nouvel ordre de choses. Jusqu'à présent, elle a mis toute sa politique à maintenir les prohibitions mufti-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.