Les français en Amazonie

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EN AMAZONIE

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lieux, les terres de 20 à 25 francs l'hectare au colon, comme cela se pratique aux E t a t s - U n i s . Dans ce dernier pays, il existe des émigrants européens, les settlers, qui se livrent d'une façon exclusive à la spécialité des défrichements et de la préparation à la mise en culture. E n Amazonie, en raison du climat, des marécages, les travaux préparatoires à la colonisation ne p e u v e n t pas être entrepris par les colons e u r o péens, qui auraient à subir u n e mortalité excessive. Il faut confier ces pénibles et dangereux travaux à des coolies chinois, nègres ou h i n d o u s , qui sont plus aguerris et résistent mieux. Il serait bon, s'il était possible, de constituer de suite des sociétés d'émigration, de préparation à la colonisation, q u i , avec u n petit capital, u n e direction éclairée, mettraient en défrichement des territoires bien choisis, qu'elles revendraient aux colons européens après avoir déjà réalisé des bénéfices s u r la part leur revenant des produits o b t e n u s par les défricheurs dans leurs premières c u l t u r e s . E n attendant u n courant régulier d'émigration africaine ou asiatique, les sociétés p o u r r a i e n t employer aux travaux préparatoires, des Indiens de la contrée ou des Cearenses. Certes, ce n'est pas avec leur quote-part de charbon que les compagnies pourraient réaliser de grands bénéfices pendant la période du travail préparatoire des coolies. Le charbon n'a q u ' u n e faible valeur sous u n grand v o l u m e ; il ne s u p porte guère les frais de transport, et par suite ne peut guère être utilisé q u e p o u r la c o n s o m m a t i o n locale. Mais il n'y a pas seulement le charbon. E n détruisant la forêt on peut en tirer divers produits d'une assez grande valeur. Les arbres à caoutchouc qui se trouvent dans les terres hautes (celles par lesquelles il sera bon de commencer le défrichement), seront soigneusement conservés, et l'on pourra en tirer u n revenu considérable. De m ê m e p o u r la piaçaba, le copahu, le castanha. U n e connaissance sérieuse des produits spontanés de la forêt permettra aux compagnies de défrichement de vendre, tout en coupant la forêtàpied, les diverses essences précieuses. Mais ce n'est pas tout : la totalité des terrains défrichés ne


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