Les français en Amazonie

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LES FRANÇAIS

fruits, ces produits. 11 est palpable qu'il vaut mieux cueillir les fruits que de couper l'arbre à pied, c'est m o i n s coûteux et plus lucratif. L'entreprise ayant u n e installation puissante et bien organisée, des procédés perfectionnés, de la maind'œuvre indigène à discrétion, il est clair que là où le travailleur ignorant, isolé, livré à ses p r o p r e s ressources réalise de beaux bénéfices, l'entreprise ne pourrait qu'en réaliser de beaucoup plus considérables encore. Il y a aussi l'or, aussi abondant dans le C o u n a n i que dans la Guyane française et le Vénézuéla, contrées où existent actuellement des mines donnant de un à dix-sept millions de francs par a n ; il y a des pierres précieuses, des métaux variés. Mais ces industries présentent des aléas et il faut faire les aléas. Il ne faut pas sortir du domaine de l'absolument positif. L'or, on sait où il existe dans le C o u n a n i , on le prospectera encore, et plus tard on verra. De longtemps il devra être question réservée. De m ê m e , et alors p o u r des raisons de moindre rendement, toute tentative d'exploitation forestière, agricole ou pastorale, devra demeurer subordonnée et accessoire. Voici, à titre d'échantillon, u n devis des prix de revient des trois principaux produits forestiers. C'est le prix de revient actuel. O n ferait toujours au m o i n s cela. D'autres produits forestiers, les plantes médicinales par exemple, d o n n e n t de plus gros bénéfices. Mais ne tablons que sur ce qui est c o n n u , c o m m u n , banal. Les terres à caoutchouc, ou à cacao, ou à noix du Brésil découvertes, on y met des Indiens. O n paye ces I n d i e n s , quand on les paye bien, ou p o u r mieux dire, q u a n d on les paye, deux francs par jour et on les nourrit. Le payement se faisant en marchandises que l'on tarife, dans la contrée, d'au m o i n s c i n q u a n t e p o u r cent de bénéfice net, — (et même jusqu'à trois mille p o u r cent!) — le payement revient, au plus, à u n franc par jour. La n o u r r i t u r e se compose de trois éléments : la farine de m a n i o c , le tafia et le tabac. P o u r accroître leur bien-être, les Indiens, aux heures de loisir, chas sent et pêchent. O n compte en m o y e n n e , p o u r la depense de


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