Les français en Amazonie

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EN AMAZONIE

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Vincent-Pinçon ou Carapapori adopté comme borne cesse de séparer les deux colonies. Mentelle devait s'appliquer à examiner si nos limites pourraient être simplifiées, en a d o p tant pour frontière la grande bouche de l'Araguary au lieu du bras de Vincent-Pinçon, et quel dédommagement p o u r r a i t être offert au Portugal dans les territoires de l'intérieur. C a r , poursuivant vers l'ouest, Mentelle devait, s'écartant le moins possible de l'équateur et de la ligne parallèle au cours de l'Amazone, afin, disaient ses instructions, de remplir exactement l'esprit du traité d'Utrecht, se rendre jusqu'au rio B r a n c o , essayant de trouver à nos territoires du sud des Montagnes centrales, une frontière sensible scientifique. La mission qui me fut confiée en 1883 avait donc eu u n précédent solennel. Mentelle fut moins heureux que m o i . Il ne put relever que la côte. Il ne visita ni le C o u n a n i , ni le Mapa, ni les terres du pseudo-cap de N o r d , ni le rio Branco, ni les territoires au sud des Montagnes centrales. C h o s e é m i n e m m e n t regrettable, car si Mentelle eût pu faire en 1782 ce que j'ai fait en 1883, 1884 et 1885, le gouvernement de L o u i s XVI en eût probablement fini avec le vieux différend. Les choses en étaient là, après l'échec de Mentelle, q u a n d , en 1 7 9 2 , en présence du danger i m m i n e n t de guerre u n i verselle, la F r a n c e évacua le poste de V i n c e n t - P i n ç o n , qu'il eût été difficile de défendre. N o u s résolûmes d'en créer, sur les bords de la baie de Mayacaré, u n autre que n o u s n ' e û m e s pas le loisir d'établir. E n 1 7 9 4 , l'émancipation des esclaves dans la G u y a n e française ayant effrayé les P o r t u g a i s , ceux-ci armèrent cinq petits bâtiments, et, en attendant une déclaration de guerre officielle, commencèrent par venir piller, dans le Ouassa, u n e grande ferme à bétail dont le propriétaire, le citoyen P o m m e , était alors député de Cayenne à la C o n v e n t i o n . Et pendant les vingt années qui suivirent, on continua ainsi l'interprétation à m a i n armée du traité d ' U t r e c h t . Sortie du Ouassa, la flottille portugaise entra dans l'Oyapock. Les P o r t u g a i s , reprenant après cinquante-huit ans


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