L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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MANISOBA

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C'est une baguette de 2m 20 de longueur. — Par exemple, un conta de 10/12 correspond à un rectangle de terrain ayant 10 varas, c'est-à-dire 22 mètres de largeur, et 12 varas, c'est-à-dire 26m 40 de longueur. Le conta, une fois tiré, l'ouvrier vient recevoir son salaire. Alors, dans ce genre de travail, la surveillance consiste à vérifier que l'ouvrier exécute bien ce que l'on désire. La grandeur des contas dépend évidemment des terrains, et des difficultés plus ou moins grandes que l'ouvrier rencontre pour faire ce qu'on lui commande. On se base sur les choses déjà établies ou existant à côté de soi. , D'ailleurs, rien n'est plus facile que d'établir un conta : on prend, par exemple 12 ouvriers, 4 robustes, 4 moyens et 4 plutôt faibles; on les fait travailler à la journée, en ne les quittant pas d'une semelle. A la fin du jour, on mesure la superficie du terrain travaillé, et en divisant par 12 on a un chiffre pouvant servir de point de repère pour déterminer un conta. Si les ouvriers réclament trop on peut le diminuer progressivement jusqu'à être satisfaits d'un côté comme de l'autre. Au Brésil, plus que nulle part ailleurs, les ouvriers vivent au jour le jour, de sorte qu'on est presque toujours obligé de les payer chaque soir s'ils travaillent à l'heure, ou à la fin de leurs contas s'ils travaillent à la tâche. La petite monnaie, étant assez difficile à se procurer, dans l'intérieur du Brésil, au lieu de payer tous les jours les ouvriers, en argent légal, on leur donne ce qu'on appelle des vales. Ce sont de petits cartons de papier, imprimés et signés, de 100, 200, 400, 500, 600, 800, 1.000 reiss. Ces vales permettent aux ouvriers de se procurer ce qu'ils ont besoin dans les épiceries voisines (vendas ou baracoès). Tous les dimanches, par exemple, on troque les vales contre de l'argent légal. 2° Plantation proprement dite. — Le terrain, une fois débarrassé de toute sa végétation extérieure et brûlé, comme nous l'avons expliqué précédemment, on procède à la plantation proprement dite. Il y a deux façons d'opérer : ou bien on sème les graines de Manisoba, ou bien on repique des jeunes plants si on procède par pépinières. A chaque emplacement déterminé, l'ouvrier remue la terre sur environ 60 centimètres de diamètre et 30 centimètres de profondeur. Cette opération se fait soit à la bêche, soit à la houe


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