L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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ÉTUDES EΤ

MÉMOIRES

ches et les troncs de peu de grosseur sont coupés en tronçons de un mètre et mis de côté pour servir de combustible soit dans les usages domestiques, soit dans les usines. . Pour se débarrasser des menues branches, lianes et herbes, laissées sur le sol, on emploie un moyen très expéditif et très commun, en Amérique : on les place en tas, quand elles sont sèches, et on ν met le feu. L'incendie du brasier se propage sur toute la surface du sol et brûle toutes les herbes qui ont échappé à la foice. Pour circonscrire le feu dans le terrain défriché, on a eu soin, tout d'abord, de le séparer des terres avoisinantes, par un petit sentier de terre dénudée fait au moyen de la houe (enchada) (procédé employé, en Europe, pour arrêter le feu dans les forêts). Au moment de l'incendie, il est cependant nécessaire de placer des sentinelles de distance en distance, sur le pourtour du terrain a brûler. Ces sentinelles sont armées, autres de branchages.

les unes de foices, les

Si par hasard le feu venait à gagner les bois voisins ou les plantations voisines, ou bien était mis par des étincelles, les ouvriers l'éteindraient vite en frappant la partie incendiée de leurs rameaux ou de leurs foices. Une fois le terrain brûlé et suffisamment refroidi, on ramasse tous les débris qui ont échappé au feu (les femmes et les enfants sont ordinairement employés à ce travail), et on les brûle de nouveau. Le terrain est ainsi préparé pour recevoir la plante. Au Brésil, comme ailleurs, les ouvriers se payent à la journée ou à la tâche. Le salaire dépend des régions et subit la loi de l'offre et de la demande. Pendant ces dernières années, dans l'état d'Alagoas, la journée de dix heures se payait 1.000 reiss, le change moyen était de 800 (cela fait, en monnaie française, 1 fr. 25). Pour les grandes exploitations, le travail à la tâche est préférable parce qu'il demande moins de surveillance. Les nègres, indiens et mulâtres ne font preuve d'activité que lorsqu'on est constamment sur leur dos. Pour le défrichage, comme pour tous les travaux des champs, le travail à la tâche est déterminé comme il suit : on donne à l'ouvrier une certaine superficie de terrain à travailler, c'est ce qu'on appelle un conta. Le prix du conta correspond au salaire de l'ouvrier travaillant à la journée et sa mesure se fait au moyen de la vara.


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