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ÉTUDES
ET
MÉMOIRES
ni réciproquement, car les branches ne couvrent guère les sillons de leur ombre que vers le huitième ou dixième mois. C'est aussi seulement à ce moment que les racines prennent de l'extension. Il arrive même, avec certaines espèces, que ces développements se font un peu plus tardivement, et que, avec le manioc soso par exemple, qui ne donne qu'une seule tige et pousse droit, on arrive à faire deux plantations de maïs, qui, chacune, ne demandent que 4 à 5 mois pour arriver à maturité. La culture intercalaire la plus avantageuse est certainement celle du tabac, qui arrive dans certaines terres à donner 2.500 kilos de produit marchand à l'hectare; mais la main-d'œuvre est considérable, et les soins minutieux ; de plus, tous les sols ne se prêtent pas k cette culture.
Étendue de la culture du manioc. Les statistiques agricoles n'existent plus depuis longtemps k La Réunion; de celles d'autrefois, l'ingénieur colonial Maillard a publié les extraits suivants :
Nombre d'hectares cultivés.
TOTAL DE TOUTES ANNÉES
EN CANNES
EN MANIOC
les cultures
1842
24.000
4. 000
1846 1853 1860
25.300
2.300
66.600 68.700
55.200 62·000
2.500
88.700
1.300
91.000
La culture du manioc a donc, k partir de 1842, subi une marche inverse de celle de la canne qui absorbait tout; depuis quelques années au contraire, elle reprend faveur de plus en plus. Le Comité, de l'Exposition de 1900, k la suite d'une enquête, a donné k la superficie plantée en manioc une évaluation de 2.750 hectares; mais ce chiffre, bien qu'ayant des chances d'approximation, ne peut être considéré comme absolument sur.