L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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NOTES

NOTE

SUR

LE

BOULOUBA

(Plante textile). Il y a bientôt deux ans, des graines d'une Asclépiàdée, provenant des bords du lac Tanganvka (6° de latitude australe), furent expédiées au Jardin colonial, par M. l'abbé Coulbois, sous le nom de Boulouba. Au dire de notre correspondant, cette plante était intéressante pour ses fibres textiles capables de subir longtemps l'action de l'eau sans se corrompre. Cette qualité précieuse, connue des indigènes qui utilisent la fibre pour faire leurs filets de pêche, avait été contrôlée par les filateurs de Lille. Au Tanganyka, le Boulouba est semé en décembre, au commencement de la saison des pluies et la récolte peut se faire en mai. Des semis furent effectués au Jardin colonial avec les graines reçues et la plante cultivée en pleine terre, à l'air libre, a mûri ses graines avant l'arrivée des froids ; sa période de végétation dure donc sous le climat de Paris à peu près du commencement d'avril à la fin d'octobre ; la plante dans ces conditions est annuelle, mais rien ne prouve que dans son pays d'origine elle ne puisse être vivace, comme il arrive, par exemple, pour le Ricin. Notre correspondant ne nous renseigne point à cet égard et ne nous indique que la taille maxima de 2 mètres que peut atteindre le Boulouba au moment de la fructification, dans les terrains fertiles. En tous cas, il est démontré à l'heure actuelle que cette culture réussirait pleinement en Algérie, Tunisie et même en France jusque vers le centre. La floraison et la fructification ont permis de procéder à un examen botanique du Boulouba ; cette plante doit être rapportée au genre Gomphocarpus. S'agit-il d'une espèce nouvelle ? Nous ne saurions encore l'affirmer ; la forme en question appartient à la section Eugomphocarpus et semble se ranger au voisinage du G. fruti-


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