L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

Page 245

MALADIES DES

PLANTES

CULTIVÉES

DANS

LES

PAYS

CHAUDS

507

Il ne semble donc pas qu'en général le sulfate de cuivre puisse être utilisé pour la désinfection du sol. Il faut ajouter qu'en terre calcaire il serait immobilisé à l'état de carbonate insoluble, et que, d'un autre côté, le traitement serait trop coûteux pour être utilisé, même en horticulture. Je crois devoir rejeter également l'emploi des composés phénoliques (acide phénique, phénols divers et leurs émulsions alcalines : crésyl, lysol, naphtolate de soude, etc.), quoique ces produits soient comme les sels'de cuivre et de mercure des antiseptiques actifs. Les quelques

essais que

j'ai

faits avec

ces

diverses

substances

m'ont montré que, pour l'acide phénique en solution à 1/200, les sols ainsi traités, à une dose juste suffisante pour obtenir la disparition des germes, restaient pendant plus de deux ans impropres à toute culture, malgré l'emploi de précautions dont je parlerai dans un instant. La chaux,

préconisée pour quelques cas spéciaux, serait dans

d'autres plutôt nuisible. Le sulfate de fer ne peut être utilisé que dans des sols à peu près dépourvus de calcaire, ce qui est peu fréquent. Le carbonate de chaux du sol détruit, en effet, le sulfate de fer et le transforme en un mélange de sulfate de chaux et de carbonate de fer, corps inoffensifs, mais complètement inactifs. Pour assurer la désinfection avec cette substance, il faudrait au préalable décalcarifier le sol et c'est chose impossible à réaliser pratiquement. Dans quelques cas, où j'ai dû dans ces dernières années conséiller la désinfection du sol, je me suis arrêté définitivement, après expériences probantes, à l'emploi de deux corps seulement, le sulfure de carbone et le formol 1, qui, on le sait, est une solution d'aldéhyde formique à 40 pour 100 dans l'eau. Le sulfure de carbone, employé pour la protection des vignes contre le Phylloxéra, a été depuis quelque temps, à la suite des expériences probantes de Jean Dufour, Foëx, etc., préconisé contre le Pourridié de la vigne ou des arbres fruitiers, produit par le Rosellinia necatrix. J'ai pu constater récemment moi-même que le sulfure de carbone, aussi bien que le formol, a une action destructive évidente sur diverses bactéries qui se transmettent par le 1. Dr G. Delacroix, La Maladie des OEillets, d'Antibes, in Annales de l'Institut agronomique, t. XVI, Paris, 1901, et Rapport sur une maladie des Asperges dans les environs de Pithiviers, in Bulletin mensuel de l'Office des renseignements agricoles, septembre 1903.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.