L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES

DANS

LES PAYS

CHAUDS

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but unique : annuler ou tout au moins diminuer l'action des prédispositions normales ou anormales. La lecture des chapitres précédents me dispense de fournir de nouveaux exemples sur ce sujet. Je dirai simplement qu'à propos de chaque maladie, il y aura lieu de formuler en quelque sorte la liste de toutes les conditions culturales accessoires qui peuvent favoriser ou éloigner l'apparition de la maladie; l'agriculteur aura toujours grand intérêt à en tenir compte dans la plus large mesure. Pour terminer ce chapitre des précautions culturales, je dois maintenant dire quelques mots de l'une d'elles qui est considérée à juste raison comme la plus importante, je veux parler de, l'alternance des cultures. Au point de vue purement agricole, c'est une notion devenue banale, tellement on l'a répétée, de déclarer que si la rotation des cultures est d'un intérêt et d'une utilité indiscutables, on peut cependant se dispenser de l'appliquer, si l'on prend soin de restituer chaque année au sol les matériaux chimiques exportés par la récolte précédente. En pathologie végétale, du moins quand on considère les maladies parasitaires, il n'en saurait être de même ; la pratique de la rotation est d'une nécessité absolue toutes les fois où on peut l'appliquer, c'est-à-dire pour toutes les cultures de plantes annuelles, ou que pratiquement on peut considérer comme telles. Si, en effet, une maladie parasitaire éclate dans une culture, il y a toute vraisemblance que des portions mortes ou mourantes de la plante persistent dans le sol et renferment des organes du parasite pouvant passer la mauvaise saison à l'état de vie latente; de cette manière, ils deviennent nécessairement, au début de la campagne suivante, de nouveaux foyers d'infection,

si la même

plante est cultivée une seconde fois sur le sol en question. Seule, la réunion de toutes les conditions défavorables au parasite pourrait empêcher l'éclosion nouvelle de la maladie, mais il faut avouer que cette circonstance est plutôt rare. On conçoit alors qu'au bout d'un certain nombre d'années, sans même avoir négligé la restitution intégrale au sol, la maladie ou les maladies parasitaires aient pris une telle intensité que la culture de la plante devienne onéreuse ou même impossible pour le cultivateur. Par l'alternance des cultures, au contraire, les germes des parasites périssent le plus souvent et disparaissent dans le sol, faute d'y rencontrer le support convenable, auquel ils sont depuis long-


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