L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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MALADIES

DES PLANTES CULTIVÉES

DANS LES

PAYS

CHAUDS

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L'inffuence des substances azotées sur le parasitisme, parfois obscure, est néanmoins indéniable. Elles augmentent la prédisposition dans une variété naturellement bien pourvue de ces substances et aussi quand.le milieu cultural, par suite de l'engrais azoté ajouté au sol, a augmenté la

proportion qui en existe naturellement

dans la plante. Cette notion est aussi bien applicable à la pomme de terre, surtout pour ses tubercules, qu'à d'autres plantes. L'action des engrais azotés est d'autant plus rapide et se montre avec d'autant plus d'intensité que la substance est plus assimilable, et ce sont les nitrates qui naturellement possèdent à ce point de vue le plus d'activité. On admet généralement (mais la preuve directe n'en a pas été donnée) que les corps azotés susceptibles de quelque action sur le parasitisme appartiennent en grande partie au groupe des amides. Ces substances qui proviennent surtout de la désintégration des albumines de réserve, répandues dans beaucoup de plantes, servent d'ailleurs à la reconstitution ultérieure du protoplasma dans les foyers de croissance de la plante. Les expériences de Miyoshi ont démontré qu'une au moins de ces amides, l'asparagine, était douée de propriétés chimiotactiques positives marquées vis-à-vis de nombreux organismes. Il est rationnel d'attribuer à une action de cette nature l'influence des matières azotées sur le parasitisme. Les recherches de Lepoutre ont porté sur une bactérie ordinairement saprophyte, le Bacillus putrefaciens liquefaciens et deux autres espèces moins importantes que je néglige. Ces recherches exécutées très exactement sur le même plan que celles de Laurent ont fourni des résultats très comparables, sinon identiques, à ceux que j'ai relatés pour les bactéries de la pourriture des tubercules étudiées par E. Laurent. Lepoutre a reconnu que le Bacillus putrefaciens liquefaciens pouvait devenir un parasite dangereux de la pomme de terre et de quelques autres plantes dans des conditions semblables aux précédentes ; que l'influence des engrais sur ce parasitisme y était sensiblement la même que précédemment. E. Laurent, dans son mémoire, a cité aussi le Bacillus fluorescens liquefaciens qu'il a reconnu comme étant la cause d'une pourriture rapide des pieds de tomates. Je rappellerai que M. Prillieux et moi-même avons décrit une « gangrène de la tige de pomme de terre », qui fort vraisemblablement ne doit pas être différente de cette maladie de la tomate décrite par Laurent. La bactérie que


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