L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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ÉTUDES

ET

MÉMOIRES

La Direction de l'Agriculture n'a malheureusement pas encore été en mesure de réunir des indications réellement précises sur les mœurs de cet insecte, sur les plantes dont il se nourrit et sur la manière dont on le récolte. Nous devrons donc nous contenter, encore cette année, de résumer ici les renseignements rassemblés par M. Piret sur le Landibé commun du Centre, pendant ses grandes tournées séricicoles annuelles. Il serait superflu de donner ici une description de ce bombyx déjà si connu Nous rappellerons simplement que la chenille du Borocera Madagascariensis est polyphage et qu'elle est capable de commettre de grands ravages dans les jardins en s attaquant aux plantes les plus diverses. Elle se nourrit indistinctement des feuilles d'Ambrevade (Cajanus indica), de Tsitoavina (Dodonea Madagascariensis), de Tapia (Chrysopia sp.), de Rotra (Eugenia Jambolana), du Goyavier, d'Harongana (Harongana Madagascariensis), d'Afiafy, de manioc, d'Eucalyptus, etc.... Bref on la rencontre sur la plupart des arbres et arbustes ; mais elle manifeste cependant une préférence très marquée pour l'Ambrevade, le Tsitoavina, le Tapia et l'Afiafy. Les indigènes suivent pour l'élevage des Landibé, du moins dans le Centre, certaines règles qui échappent à une observation superficielle. On pourrait croire, en parcourant les régions où cette industrie est développée, que les Malgaches se contentent d'aller recueillir les cocons au moment convenable. Cependant, quoique tout à fait primitive, il existe néanmoins une méthode d'élevage pour le Borocera Madagascariensis dans les régions de l'Imamo, de l'Itasy, d'Ambositra et de Fianarantsoa par exemple. Les éducations se font en plein air. On a essayé, à diverses reprises, à la Station Séricicole de Nasinana, d éduquer des vers en magnanerie. — Ces tentatives n'ont donné aucun résultat encourageant ; la chenille du Landibé est trop vagabonde pour être élevée de cette façon — Des jeunes vers mis sur une claie se sauvent immédiatement de tous côtés, même si on leur apporte constamment de la nourriture fraîche. — Il n'y a donc aucune comparaison à établir entre l'élevage du Sericaria Mori et celui du Borocera Madagascariensis. On fait en moyenne deux récoltes par an, en avril et en décembre,


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