LA
SÉRICICULTURE
A
RAPPORT DE
MADAGASCAR
1903
(Suite 1. )
II. —
LES
LANDIBÉ
A Madagascar, on donne le nom de Landibé aux chenilles de plusieurs espèces de papillons séricigènes, dont la plus importante
est le Borocera Madagascariensis, qui fournit une soie de couleur brune plus ou moins claire ; avec laquelle les indigènes tissent les pièces d'étoffe servant à envelopper leurs morts, avant de les inhumer. Toute famille malgache un peu aisée du Centre considère comme un devoir sacré de mettre ses morts dans un ou plusieurs linceuls de ce genre désignés dans le pays sous le nom de « Lamba mena » (mot à mot Lamba rouge) ; aussi l'industrie locale des tissus de, Landibé est-elle relativement très importante et donne-t-elle lieu à de sérieuses transactions.
On fait également, surtout depuis 1896,
avec cette soie, souvent appelée « soie Betsileo », des vêtements de couleur grisâtre renommés pour leur solidité et leur durée. Il existe certainement plusieurs espèces de Landibé. On reconnaît, dans la plus commune, un certain nombre de variétés appelées Landibé du Tapia. Landibé du Tsitoavina
; mais à côté de toutes
ces formes peu différentes les unes des autres, il existe par exemple celle des environs de Tuléar, dont les cocons ne ressemblent plus du tout à ceux du Borocera Madagascariensis, qui me paraissent appartenir à une autre espèce de lépidoptère encore mal connue. Cette sorte est d'ailleurs exploitée sur une grande échelle ; les cocons recueillis sont expédiés vers l'intérieur et sont l'origine d'un mouvement commercial important qui, suivant MM. le lieutenantcolonel Lavoisot, ancien commandant du Cercle de Tuléar, et Boutillot, président du Comice agricole de cette région, s'est élevé en 1901 à près de quatre cent mille francs. 1. Voir Bulletin, nos 22 à 31.