L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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ÉTUDES

ET

MÉMOIRES

Quoi qu'il en soit, il est certain que cette maladie, dont l'existence a été constatée dans tout le centre par M. Piret, possède le gravé inconvénient de provoquer la perte d'une grande quantité de feuilles, car il est naturellement impossible de songer à nourrir des chambrées, uniquement avec des feuilles malades.

L'Ovulariopsis moricola fait son apparition au moment de la reprise de la végétation

du

mûrier,

c'est-à-dire en septembre,

s'observe pendant toute la saison des pluies et redouble d'intensité vers la fin d'avril, tout à fait au commencement de la saison sèche. On ne connaît pas encore exactement le moyen de s'en débarrasser. La recherche d'un remède préventif conseillé par M. le professeur Delacroix, pour empêcher le champignon de pénétrer dans les tissus en évitant la germination des spores qui paraissent entrer seulement par les stomates, présente d'ailleurs, dans le cas présent, d'assez sérieuses difficultés, car on est en droit de se demander si le soufrage ou des pulvérisations de bouillies

cupriques, par

exemple, n'exerceront une action nuisible sur les vers mangeant des feuilles portant encore quelques traces de soufre ou de sels de cuivre. Ces deux méthodes ne pourront donc être recommandées aux planteurs que quand les expériences entreprises à la Station d'Essais de Nanisana auront démontré, d'une part, leur efficacité sur les spores de l'Ovulariopsis moricola, et en second lieu, qu'elles ne présentent aucun danger ou inconvénient sérieux pour les éducations. Jusqu'à nouvel ordre, on peut recommander de surveiller avec soin la marche de la maladie et d'élever toutes les premières feuilles atteintes qu'on aura soin de brûler immédiatement pour éviter, autant que possible, la dissémination du parasite. L'Ovulariopsis moricola commençant à s'attaquer d'abord aux feuilles situées à la base des mûriers, on peut conseiller également de commencer, autant que possible, les éducations avant l'apparirition du mal et d'avoir soin, dans la mesure du possible naturellement, de faire d'abord consommer les feuilles du bas. Il résulte, en effet, des observations recueillies à la Station d'Essais de Nanisana que la maladie semble se propager de proche en proche en partant de la base des plants et que les mûriers munis d'un tronc déjà assez développé sont beaucoup moins sujets que les autres aux attaques de l'Ovulariopsis moricola.


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