L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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ÉTUDES

ET MÉMOIRES

brise à leur base tout en les couchant sur le sol en lignes parallèles de trois ou quatre rangs, de façon à laisser des passages pour ceux qui le suivent chargés de couper les panicules. Ces derniers ouvriers tranchent les panicules avec un couteau et les déposent en petits tas sur les tiges étendues. L'ouvrier qui brise les tiges suffît au travail de deux autres. Si la ferme est à proximité, la récolte y est portée et disposée sur des plates-formes en branchages supportées par des traverses qui s'appuient sur des piquets ou des pierres. Elle restera là jusqu'au battage. La ferme au contraire est-elle éloignée, on range les panicules dans le champ même. Des fascines ou simplement des tiges de sorgho sont étendues en cercle sur l'emplacement choisi, bien nettoyé au préalable ; et, sur ce lit, les panicules sont rassemblées. Pendant l'opération on a soin de retirer les parties charbonneuses. Les récoltes faites en hivernage sont mises à l'abri tout de suite pour les soustraire aux ondées. Elles ne sont avantageuses que pour les indigènes. Le grain représente la moitié du poids des panicules. Le battage s'opère sur une aire convenablement nettoyée et durcie. Après un entassement d'une dizaine de jours pendant lesquels les matières nutritives achèvent de s accumuler dans le grain, celui-ci se détache facilement des autres parties de l'inflorescence. Les panicules étendues sur l'aire comme pour le battage du blé au fléau, les ouvriers armés de longs bâtons coudés les frappent à tour de rôle en les retournant de temps à autre. Ils secouent la paille, puis recommencent sur d'autres panicules. Le vannage vient ensuite. Ce sont les femmes qui sont chargées de cette opération. Elles l'exécutent avec le secours du vent en faisant tomber le mil d'une certaine hauteur dans des corbeilles. Mais c'est là un procédé rudimentaire. Pour vanner d'une façon plus pratique, quand il s'agit de grandes quantités de grains on établit une plate-forme sur des perches à la hauteur de trois ou quatre mètres. Le produit du battage est projeté de la plate-forme sur des nattes. Le vent fait, le triage des parties suivant leur densité. Il emporte au loin les pailles et les glumes. Il emporte également les germes des maladies cryptogamiques. On emmagasine le mil une fois vanné dans des cages cylin-


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