MALADIES
DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS
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un saprophyte banal, répandu dans les matières fécales de nombre d'animaux, dans l'eau, le sol, etc. Ce colibacille
reporté sur
des tubercules
recueillis sur les sols indiqués plus haut,
d'autres variétés,
y prospéra de façon
fort différente, suivant la variété et la nature de l'engrais ajouté au sol. Cependant, en partant de tubercules dans lesquels, par suite de la
nature de la
variété et des conditions
exceptionnelles, la résistance était devenue
culturales
minima ; en
repor-
tant les colonies obtenues, par des passages successifs sur des tubercules de plus
en plus résistants à cette infection, on put
arriver progressivement tubercules
doués
de
à faire
l'immunité
végéter cette la
plus
bactérie sur les
forte.
Néanmoins,
comme pour le Bacillus fluorescens putidus, la virulence disparaissait dès que le colibacille passait par un milieu non vivant; la bactérie perdait alors la propriété de sécréter la cytase active et en même temps son pouvoir d'alcanilisation vis-à-vis des tissus d'un hôte vivant. La lumière et la chaleur atténuaient également la virulence. Des résultats analogues furent observés par Laurent sur diverses autres plantes, dus également à l'action du colibacille. Il infecta ainsi diverses plantes charnues, indigènes ou exotiques. Sur les rameaux succulents et larges du Figuier de Barbarie [Opuntia Ficusindica), le colibacille, après son vingtième passage sur Pomme de terre donna de grandes taches brunes de pourriture qui bientôt envahissait toute la raquette. De même, sur les tubercules d'une Orchidée, Catleya Mossise, E. Laurent put démontrer que c'était en réalité une forme de ce Colibacille qui causait une altération de nature gommeuse dont ils étaient atteints ; que, de plus, l'emploi du purin ou d'autres engrais richement azotés était, le plus souvent, la cause première de cette infection. On pourrait même se demander si le purin n'a pas été, dans la circonstance, le véhicule du colibacille. Les pourritures bactériennes sont caractérisées en général par le ramollissement et la dissociation des tissus, dus à la dissolution de la lamelle moyenne ; en même temps interviennent un certain brunissement de la membrane et du contenu, ainsi que la coagulation de ce dernier. Il y a ici, comme le déclare E. Laurent, l'intervention évidente de plusieurs substances différentes :
d'abord une