L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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MALADIES

DES

PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS

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Phytophthora infestans entraînés par l'eau de pluie ne peuvent traverser une couche de terre de 0m 10. On se rend ainsi bien compte que pour cette seule « maladie de la pomme de terre », une foule de circonstances secondaires interviennent, les unes tenant à la plante elle-même, d'autres tout à fait étrangères ; que de ce fait, la maladie peut revêtir des allures fort différentes, et qu'elle peut même ne pas apparaître, la plante s'étant trouvée complètement protégée, même en l'absence de tout traitement préventif. D'autres plantes offrent fréquemment aussi, comme je l'ai déjà dit, des exemples très nets de prédispositions, « normales ou anormales ». J'en emprunte quelques-uns à P. Sorauer (Mémoires cités) : Le développement d'un des ennemis les plus répandus, du Poirier, le Fusicladium pirinum, le champignon de la tavelure, dépend de facteurs variés. L'influence de la variété est indéniable. Le Doyenné d'hiver se trouve si gravement atteint de la maladie dans certaines stations que la culture de ce poirier y devient impossible. On peut se rendre compte sans difficulté de la sensibilité fort différente des diverses variétés à cette maladie, en greffant un certain nombre de celles-ci sur un même pied : on voit ainsi un rameau fortement atteint, alors que le voisin, de variété différente, est complètement indemne. L'influence du froid, d'après P. Sorauer, est également très importante, à la fois sur l'éclosion de la maladie et le degré de gravité qu'elle peut revêtir : sur des arbres très fortement envahis par le champignon, et aussi sur des

feuilles

entièrement saines, il a vu les traces évidentes de dégâts causés par la gelée dans le tissu des pétioles. On sait de même l'importance de la densité des plants qui peut gêner l'aération et faciliter par suite le développement plus luxuriant du champignon, surtout dans les stations basses et humides. Cette dernière circonstance est, pour une autre raison, préjudiciable aux poiriers, où elle peut amener l'asphyxie simple des racines, parfois aussi, le sol aidant, la chlorose ; elle peut encore aider considérablement le développement des pourridiés. Toutes ces causes réunies aggravent la maladie première en affaiblissant la nutrition générale de la plante, en diminuant, ou même en supprimant, d'une layon nécessaire, la faculté d'immunité qu'elle pourrait posséder. Prenons maintenant une espèce que l'on regarde très généra-


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