L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

Page 248

236

ÉTUDES ET

MÉMOIRES

la prédisposition, change notablement d'une variété à l'autre. Par exemple, il a été démontré que les variétés potagères, en général plus riches en principes azotes, y sont plus sensibles que les variétés industrielles et fourragères, mieux pourvues en amidon. Il est de" même démontré que les variétés à périderme mince portent, plus fréquemment toutes choses égales d'ailleurs, des tubercules infectés que d'autres variétés mieux pourvues de ce côté. C'est là un fait de nature anatomique aussi bien que chimique : les filaments du champignon pénètrent plus difficilement les membranes péridermiques où l'incrustation subéreuse définitivement établie a modifié, pour le plus grand avantage de la plante, à la fois l'épaisseur et la composition chimique de la membrane péridermique, en même temps que la nature chimique du contenu cellulaire. Si, au sujet de cette même maladie, nous considérons, au contraire, les « prédispositions anormales », eu égard toujours à la vulnérabilité du tubercule, nous rencontrerons de même des différences très remarquables : Les plantations faites en sols très abondamment pourvus d'engrais azotés, toute question de variété mise de côté, sont plus fréquemment atteintes ; l'exactitude de ce fait, accepté depuis longtemps par les agriculteurs, a été démontrée par Emile Laurent. Les sels potassiques et les phosphates additionnés au sol en proportion convenable augmentent la résistance. Une plantation plus tardive accentue aussi en général cette résistance. En effet, on sait que, pour les tubercules, — bien qu'on n'ait pu donner une explication vraiment satisfaisante de ce fait et qu'il faille peut-être le considérer plutôt comme une simple impression — c'est à un moment précis de l'évolution de la plante que ces organes sont le plus aptes à être attaqués par la maladie du Phytophthora. Or, en général, à ce moment qui, en France, est le milieu d'août, pour beaucoup de variétés, les conditions extérieures, de chaleur au moins, sinon d'humidité, sont des plus favorables. Il faut avouer cependant que quelquefois, mais assez rarement, et par suite de conditions atmosphériques particulières, c'est le contraire qui se produit. De même, en mettant de côté toute question de composition chimique du sol ou d'application d'engrais, la plantation faite à une profondeur donnée ou un buttage des pieds convenablement effectué constituent un mode de protection très efficace des tubercules ; car il a été démontré par Jensen que les conidies-sporanges de


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.