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ÉTUDES
ET
MÉMOIRES
Ces résultats, obtenus avec plusieurs espèces nettement différenciées par la forme de leurs organes, montrent qu'on doit considérer l'absence de caféine dans certains cafés non comme un fait accidentel, mais comme un caractère physiologique normal, de valeur au moins spécifique, et dont on pourrait tenir compte désormais, avec avantage, dans l'étude systématique du genre Coffea. Leur application immédiate permet déjà de trancher le cas douteux du café de la Grande Comore et de caractériser cette espèce comme réellement distincte du Coffea arabica L. ; mais il faut surtout les envisager comme l'exemple d'un nouveau genre de services que la chimie biologique est appelé à rendre aux sciences naturelles, quand les classifications tiendront un plus grand compte de l'ensemble des caractères particuliers aux êtres vivants. Ces résultats suggèrent encore une remarque. Tous les cafés sans caféine connus maintenant — et même le Coffea Mauritiana — proviennent de Madagascar ou d'îles extrêmement voisines. Etant donnée l'allure spéciale de la faune et de la flore de Madagascar il est au moins curieux de voir les cafés originaires de cette région presenter, mais cette fois au point de vue physiologique, un caractère qui n'a pu être retrouvé encore dans aucune espèce des régions continentales environnantes. GABRIEL
MACON, ΡRΟTAΤ FRÈRES,
IMPRIMEURS
BERTRAND,
L'Éditeur-Gérant :
A. CHALLAMEL.