NOTES NOTE
SUR
LES
CAFÉS
SANS
CAFÉINE
Les graines des diverses espèces de café renferment, en général, une dose assez élevée de caféine, voisine de 10 à 15 grammes par kilo. J'ai montré cependant qu'il y avait une exception à cette règle : le café de la Grande Comore, auquel Baillon a donné le nom scientifique de Coffea Humblotiana, ne renferme pas la plus petite trace de l'alcaloïde 1. Cette exception a paru d'autant plus curieuse que le Coffea Humblotiana ressemble beaucoup à l'espèce ordinaire, au Coffea arabica L. La ressemblance est même si grande que Frœhner avait admis, dans sa monographie du genre Coffea, qu'il s'agissait simplement d'une
variété de l'espèce ordinaire et non d'une espèce nouvelle 2.
Je me suis assuré que l'absence de calcine dans le café de la Grande Comore n'est due à l'influence ni du sol, ni du climat de l'île africaine. L'analyse du Coffea arabica cultivé dans la même île 'm'a donné, en effet, une teneur normale de caféine, soit exactement 13 gr. i par kilo de graines 3. J'ai cherché, dans la suite, si d'autres Coffea pouvaient être rangés par leur absence en alcaloïde à côté de l'espèce de la Grande Comore. Les résultats que j'ai obtenus, principalement avec
des
échantillons que m'avait procurés M. Dybowski, ont montré que la teneur en caféine s'éloigne rarement de
10
à
15
grammes par kilo
de graines. Une seule' espèce, Coffea Mauriciana 4, a présenté le chiffre extrêmement bas de
0
gr.
7 5.
1. Comptes rendus Ac. des Sc., t. CXXXII, p. 162-164 (1901). 2. Botanische Jahrbücher (Engler), t. XXV, p. 283-295, Leipzig, 1898. 3. Loc.cit. 4. Les graines analysées ne provenaient d'ailleurs pas d'un café sauvage mais bien d'arbrisseaux cultivés en Guinée Française. On ne sait pas s'il y avait eu quelque croisement. 5. L'Agriculture pratique des pays chauds, 1902, et Bull. des Sciences pharmaceutiques, t. V, 1902.