L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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MALADIES

DES

PLANTES CULTIVÉES

DANS

LES

PAYS CHAUDS

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tantes dans les propriétés biologiques d'un certain nombre d'êtres? Elles sont de nature fort variable et encore incomplètement élucidées. Cependant, des observations récentes viennent d'éclairer ces phénomènes d'un jour inattendu. A ce point de vue, je vais maintenant rapporter quelques faits d'un haut intérêt.

La cause du parasitisme. — Dans un mémoire récemment publié, George Massée

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fait observer que la pénétration d'un para-

site dans une plante vivante suggère l'idée d'une attraction inconsciente exercée par cette plante vis-à-vis du parasite. G. Massee considère ce phénomène d'attraction comme l'effet d'une force qu'à l'exemple du physiologiste allemand W. Pfefîer2, il appelle le « chimiotactisme » (chemotaxis.). On peut définir le chimiotactisme la force qui. émanée d'un corps quelconque, détermine, par le seul t'ait de la composition chimique spéciale de ce dernier, le mouvement d'un organisme voisin dans le sens de l'attraction ou de la répulsion. De la sorte, le chimiotactisme est positif quand il y a attraction, négatif dans le cas contraire. Le terme « chimiotropisme », qui est parfois employé aux lieu et place de « chimiotactisme » ne désigne en réalité que le mouvement dans l'un ou l'autre sens déterminé par l'action de cette force. W. Pfeffer

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fit ses premières observations sur le chimiotactisme

avec des anthérozoïdes de cryptogames, des bactéries, des protozoaires : il démontra que des matières nutritives et aussi bien des solutions de sels variés, d'acides, d'alcalis possédaient la propriété de diriger le mouvement des organismes en expérience; que certaines de ces substances douées d'un chimiotactisme positif les attiraient, alors que d'autres les repoussaient. * Après Pfefîer, M. Miyoshi

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étendit la notion du chimiotactisme

aux filaments de quelques champignons. il fit des observations dans cette voie en opérant ainsi : Il prenait un épiderme de tunique jeune d'oignon ou une lame

1. George Massee, On the origin of parasitism in fungi, in « Philosophical transactions of the royal Society of London, Series Β, vol. 197, pp. 7-24, London, 1904 ». 2. W. Pfeffer, Locomotorische Richtungshewegungen durch chemische Reize, in « Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, I, 1883, p. 524 ; Untersuch. d. Botan. Institut zu Tubingen, 1883 ». 3. W. Pfeffer. Ouvrage cité. 4. Miyoshi M., Ueber Chemiotropismus der Pilze, in « Botanische Zeitung, 1894, pp. 1-27, 1 pl. »


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