L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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ÉTUDES

ET

MÉMOIRES

absolument uniforme. Les inégalités dé (ointe sont particulièrement préjudiciables à la bonne qualité du produit tissé, car elles provoquent la formation des raies sombres et claires, d'un aspect peu agréable, et que ne saurait accepter l'acheteur européen. Il serait donc nécessaire de n'expédier, dans un même lot, que des fils de même largeur et présentant une teinte absolument uniforme. 2° Des lots de fils présentant un pliage très régulier. Il faudrait proscrire l'enroulage sous forme de pelotes, ou celui qui serait fait sur des morceaux de bois, dans des sens variables, et aussi celui qui fournirait, sur la même planchette, des poids de fil trop Considérables (certaines régions ont envoyé des lots de fils, dévidés sur une seule planchette et pesant 4 à

kilogrammes). Ces échan-

tillons sont absolument inutilisables avant un travail préparatoire, car il est impossible, comme pour les pelotes de tils enroulés, de les mettre directement sur roquets d'une façon pratique. M. V. Roche a été obligé de n'utiliser le rafia qui lui était ainsi présenté qu'après une mise sur roquets, faite à la main, ce qui est naturellement très onéreux. Il faudrait donc, d'après les résultats donnés par les expériences exécutées par M. V. Roche, que le rafia en fils fut expédié seulement sous forme de Hottes ne dépassant guère le poids de 50 grammes. Dans le cas où le rafia pourrait être envoyé à Lyon sous cette forme et en

quantité

suffisante, il n'est pas

douteux,

d'après

M. Roche, qu'un important courant d'affaires s'établirait entre la métropole et Madagascar. Malheureusement, tous ceux qui ont résidé aux colonies et qui ont étudié les indigènes, savent combien il est difficile de modifier les habitudes d'exploitation d'un produit naturel récolté par eux dans leur région d'habitat, et depuis un temps immémorial, suivant des procédés déterminés. Il faut toutefois convenir que le prix indiqué par M. Roche comme base d'achat des flottes de fils de rafia (2 francs par kilogramme), est vraiment trop faible. Les membres de la Chambre d'Agriculture, réunis à Tamatave en 1904, ont été d'accord sur ce point. Sur les côtes, où l'on exploite le rafia, les populations sont trop paresseuses pour s'astreindre à la préparation des fils pour l'exploitation. Les femmes de la région centrale sont assurément plus travailleuses que les Betsimisaraka et les Sakalaves, et prépareraient


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