L'agriculture pratique des pays chauds (1913)

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LA SÉRICICULTURE

À MADAGASCAR

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ce genre constituent l'exception et doivent rester localisés dans les établissements de recherches. La comparaison des poids de feuilles consommées en France et à Tananarive pour élever une même quantité de graines, présente en revanche des différences très appréciables. Alors que les éleveurs du midi de la France emploient, par once de 25 grammes de graines, entre sept et neuf cents kilogrammes de feuilles brutes, les éducations normales ducentre de Madagascar n'exigent pas, d'après les expériences de Nanisana, plus de 530 à 570 kilogrammes lorsqu'elles sont bien soignées. Il est certain que cet écart est surtout dû au soin apporté à la cueillette et au triage des feuilles qui, grâce au bas prix relatif de la main-d'œuvre indigène, peuvent être exécutés ici avec plus de facilité qu'en France ; mais même en tenant compte de cette particularité à Nanisana, la moyenne des feuilles consommées depuis plus de deux ans, c'est-à-dire pour huit éducations normales et de bonne saison, reste inférieure aux chiffres généralement reconnus exacts en France puisque, suivant Gobin, la quantité de feuilles mondées et triées nécessaire à une once de 25 grammes s'élève à 629 kil. 632. On pourrait croire que cette différence est due soit à un manque de soins provoquant la perte d'un certain nombre de vers avant le cinquième âge, soit à une production de cocons inférieure comme qualité et comme poids ; mais comme nous verrons, en étudiant séparément chaque race et chaque éducation, que le rendement en cocons par once de 25 grammes s'est maintenu en moyenne entre 45 et 51 kilogrammes, et s'est élevé, pour quelques variétés, jusqu'à près de 58 kilogrammes, on devra conclure qu'une autre cause intervient, surtout si l'on tient compte, que les essais de Nanisana nous ont amené à considérer, jusqu'à présent, comme une moyenne maximum, pour les bonnes éducations normales, la consommation de 12 kil. 161 de feuilles par kilogramme de cocons frais, et que dans bien des cas on arrive à produire cette quantité de cocons avec 10 à 11 kilogrammes de feuilles mondées et triées. Les vers à soie consomment naturellement d'autant plus de feuilles qu'ils sont plus développés ; les 530 à 580 kilogrammes de feuilles mondées absorbées par 25 grammes de graines se répartissent donc très inégalement entre les différents âges ; mais l'augmentation est surtout très sensible et même presque incroyable à


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