Colombie et Guyanes

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COLOMBIE.

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trat, Antonio Zéa , décrète la loi fonmencait à lui manquer. La persévérance du général triomphe de tous damentale de l'union des deux états les obstacles, même des revers mili- (17 décembre 1819). Désormais la taires. Morillo entrait-il vainqueur Nouvelle-Grenade et Vénézuéla fordans la capitale de Vénézuéla, Boli- meront la république de Colombie. Peu après, un congrès général s'ouvre var se montrait aussitôt dans la Nouvelle-Orenade. Le général espagnol à Rosario de Cucuta, et donne sa sanction à la loi de l'union. poussait-il ses soldats victorieux clans cette dernière province, le Colombien Le 24 juin 1821, Bolivar cueille de apparaissait au même instant dans le nouveaux lauriers à Carabobo, près Vénézuéla, et relevait le drapeau de de Valencia ; et cette mémorable vicla liberté plus haut que jamais. C'é- toire lui rend toutes les villes qu'il avait précédemment perdues. Le contait bèaucoup, dans une pareille situagrès général veut alors lui décerner tion, que de gagner du temps, car la les honneurs de l'ovation, mais le mère-patrie était alors déchirée par vainqueur s'y soustrait avec une modes factions qui ne lui permettaient pas de songer sérieusement a recon- destie qui relève singulièrement l'équérir les colonies. Enfin , en l'année clat de ses triomphes. 11 tente même 1818, Bolivar put songer à unir la de refuser l'autorité de la présidence, politique à la guerre; il convoque un alléguant pour excuse qu'un homme congrès national à Angostura, clans comme lui était dangereux dans un le département de l'Orénoque , et en gouvernement populaire, et qu'il désirait redevenir simple citoyen afin reçoit le titre de président de la république. Morillo veut enfin étouffer de rester libre, et pour que tous les l'Indre dans son repaire : il ordonne Colombiens le fussent également. à un de ses lieutenants de marcher L'n an s'était à peine écoulé que sur la ville même d'Angostura. Mais, déja les États-Unis reconnaissaient de son côté, Bolivar envoie son lieu- l'indépendance de la Colombie. Entenant Marino au-devant des Espahardis par ce puissant encouragement, gnols. Les deux partis se rencontrent les Colombiens marchèrent de victoire à San-Diégo ( 12 juin 1819); la ba- en victoire, et, le 8 novembre 1823, taille fut longue et opiniâtre, et la la dernière garnison espagnole, celle victoire se décida enfin en faveur des de Puerto-Cabello, mit bas les armes. indépendants. Morillo espère en vain Ce n'était pas assez que de rendre venger l'affront fait aux armes espal'indépendance à la Colombie, il falgnoles; Bolivar lui-même se charge lait encore en assurer la durée en de le désabuser. A la suite d'une ac- - aidant les colonies voisines à se délides plus vives, la vallée de So- vrer de la domination espagnole. Bogamoso voit s'anéantir la dernière livar, à la tête de trois mille Colomarmée de l'Espagne (7 août 1819). Le biens, vole dans le Haut-Pérou ; mais Colombien marche aussitôt sur Car- nous ne le suivrons pas dans cette tha gène, où il fait son entrée triom- expédition, dont les détails doivent phale au milieu d'une population que se trouver ailleurs. Il sera reçu avec la joie fait délirer; et comme si ce acclamation par les Péruviens qui lui n' était pas assez d'un si mémorable décerneront le pouvoir suprême, et, avantage, les indépendants sont à ja- dans l'effusion de leur reconnaissance, mais délivrés du redoutable Morillo. appelleront du nom de Bolivia leur Le roi d'Espagne a rappelé auprès de nouvelle république. lui brave serviteur, dont la forte L'année 1824 fut signalée par un peut seule encore soutenir le événement d'une grande portée : l'Antrônea chancelant. gleterre, qui avait vu d'un ail méconL Colombie commence à respirer. tent l'entrée des Français en Espagne, c Le ongrès, assemblé à Angostura , voulut prendre sa revanche, et fit sasous la présidence d'un intègre magisvoir aux puissances continentales


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