Bulletin officiel de la Guyane française (1884)

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— 476 — du coton, soit en petites fioles à placer sur les rayons, et, plus encore, la naphtaline, qui offre l'avantage de ne pas salir le papier. Le sulfure de carbone serait peut-être le meilleur agent de destruction, mais son odeur en rend l'emploi presque impossible. La Commission n'a pas attaché moins d'importance a la question de l'achat des livres. Les bibliothèques coloniales auront trois sources normales d'accroissement : 1° les acquisitions; 2° les dons de la Métropole; 3° les dons privés. Au moment où il s'agit de fondation ou de réorganisation, les acquisitions prennent un intérêt exceptionnel, car elles vont constituer le premier fond des collections, auprès duquel vont se grouper les accroissements ultérieurs; elles détermineront donc le vrai caractère des bibliothèques coloniales. La Commission a estimé qu'elles devaient procéder de nos bibliothèques départementales et de nos bibliothèques populaires, c'est-à-dire d'un ordre suffisamment élevé pour satisfaire aux besoins intellectuels d'un public déjà lettré et en même temps rester accessible aux classes laborieuses auxquelles il est si désirable d'inculper le goût de la lecture. L'ouverture d'une bibliothèque peut attirer des lecteurs, elle ne suffit pas a les retenir ; l'intérêt seul des livres le fera. Or, les statistiques dressés dans un grand nombre de départements établissent que, dans les établissements métropolitains, 50 p. 0/0 environ des demandes se rapportent a des romans. Il faut donc sacrifier dans quelque mesure au désir d'amusements et, peu à peu, ce sera l'œuvre du bibliothécaire d'amener les habitants à des lectures plus sérieuses, telles que les récits de voyage ou d'histoire. puis aux livres de sciences naturelles. Pour la formation de cette dernière catégorie d'ouvrages, il y a lieu de consulter d'abord les besoins variés des populations. Les livres d'agriculture qui conviendraient à la population de la Réunion n'offriraient que peu d'intérêt aux habitants de Saint Pierre et Miquelon, et réciproquement. A cet égard, le comité de surveillance de chaque bibliothèque et le bibliothécaire sont mieux placés que qui que ce soit pour juger des convenances. Tous les documents officiels, les journaux et publications de la localité forment l'un des premiers fonds à constituer dans la colonie qu'ils concernent. Il sera même excellent d'y adjoindre les bulletins, annuaires et documents des autres colonies. Les diverses bibliothèques se les procurent facilement par un système d'échange direct entre elles, auquel les administrations coloniales


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