Bulletin officiel de la Guyane française (1848)

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( 568 ) Depuis que celte mesure a été consacrée et que son appli­ cation a été tracée par des instructions de mon prédécesseur, le système des ateliers nationaux a passé, en F r a n c e , par des épreuves qui ont abouti à sa suppression, sans réserve de l'allo­ cation de secours directs et indirects aux ouvriers sans travail par les soins des administrations municipales. Le décret du i 3 juillet, qui a prononcé ces dispositions, ordonne qu'elles seront successivement étendues à tous les ateliers nationaux du terri­ toire de la République. Les raisons d'ordre public et surtout les considérations de régime économique qui ont fait renoncer, en France, à cette organisation de travailleurs au compte de l'Etat sont à fortiori applicables aux colonies, où le rapport entre l'offre et la demande du travail est habituellement plus favorable à l'ouvrier qu'à l'entrepreneur. Dans cet état de choses, l'atelier public n'est pas seulement une charge financière pour l'Etat, c'est réellement une concurrence ouverte contre les ateliers privés, concurrence que rend d'autant plus sensible, dans la situation où se trouve l'industrie coloniale, l'avantage du salaire même le plus restreint régulièrement alloué par l'administration sur les autres arrangements rémunératoires que les propriétaires peuvent offrir aux affranchis. Ces raisons ont déterminé le Gouvernement à adhérer à la proposition faite par le comité de l'Algérie et des colonies, chargé de la révision du budget rectifié du service colonial de 1 8 4 8 , de retrancher de ce budget toute allocation pour les ateliers nationaux, et de consacrer à des besoins réels et urgents l'économie qui doit en résulter. En conséquence, le décret du 27 avril sur les ateliers n a ­ tionaux et l'arrêté qui l'accompagne doivent rester sans exé­ cution. S i , à la réception de la présente d é p ê c h e , vous aviez déjà pris quelques mesures pour l'application de ces actes , vous auriez à tenir pour non avenues ces premières dispositions. Les ordres qui précèdent n'ont rien qui exclue ni l'exploi­ tation des habitations domaniales, selon le développement normal que comportent leurs ressources agricoles, ni la for­ mation des ateliers spéciaux de travailleurs que peuventréclamer les divers services publics. Je n'ai pas besoin d'ailleurs, à ce


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