Bulletin officiel de la Guyane française (1877)

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— 362 — RAPPORT sur les terrains' de manœuvres et les champs de tir à la Guyane. Le Conseil municipal de Cayenne, dans sa séance du 29 novembre 1876, a émis le vœu que l'autorité supérieure mît à l'étude le choix d'un autre emplacement pour le polygone. Il s'est principalement appuyé, pour justifier sa demande, sur ce qu'un accident est arrivé en 1872 Aucun nouvel accident ne s'est produit depuis cette époque. Néanmoins, le Conseil privé de la Guyane, prenant en considération les réclamations du Conseil municipal, auquel s'est jointe la Chambre d'agriculture et de commerce, a été d'avis qu'il y avait lieu de rechercher un moyen pour concilier à la fois tous les intérêts, en donnant, autant que possible, satisfaction à la population, sans nuire aux besoins du service militaire, au point de vue de la complète instruction des troupes. A la suite de la délibération du Conseil privé, le Gouverneur a nommé une commission mixte, dont la présidence est confiée au commandant militaire, et qui est chargée de l'examen et de la solution de la question, sauf approbation ministérielle. D'après les renseignements qui m'ont été donnés, on ne peut créer un nouveau polygone que sur le rivage, du côté de Bourda ou de Montjoly, c'est-à-dire, à 7 et 8 kilomètres de Cayenne. Il y aura deux manières de faire exécuter le tir, soit en envoyant les troupes au polygone et les faisant revenir au cheflieu le même jour, soit en établissant un champ pendant la durée des exercices. Dans le premier cas, ce serait imposer aux hommes des marches de 14 et 16 kilomètres, et ce qui s'est passé l'année dernière, lorsque l'infanterie a exécuté les exercices pratiques de service en campagne, se reproduirait certainement-, le grand nombre d'entrées a l'hôpital ont nécessité la suspension de ces exercices, sur la demande du chef du service de santé. Si, pour éviter ces longues marches, on se déterminait à établir un camp, il est permis d'affirmer que les résultats, au point de vue sanitaire, ne seraient pas meilleurs que dans la première hypothèse ; car, il est reconnu que les habitants du pays eux-mêmes ne veulent pas passer la nuit dans la banlieue de Cayenne, qui est excessivement malsaine et occasionne de dangereuses fièvres paludéennes.


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