La vérité des faits sur les cultures comparées des colonies et de la métropole

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sucres, jeter à la m e r , en cas de poursuite , sans qu'elles soient avariées et perdues pour le c o m merce. L a difficulté devient beaucoup plus grande lorsque les cultivateurs qui peuplent le littoral , au lieu d'avoir intérêt à favoriser la contrebande, sont intéressés à la repousser, afin d'écarter une production rivale qui, d'une provenance moins chère, c o m m e l'Inde, avilirait doublement les prix : d'abord en augmentant les quantités à vendre, ensuite en présentant des produits d'un plus bas prix naturel. Enfin, si l'on suppose u n e île c o m m e B o u r b o n , qui dans son pourtour ne présente ni golfes profonds, ni vastes embouchures de rivières, ni débarcadères à la fois secrets et faciles, vous reconnaîtrez l'impossibilité de la contrebande; vous reconnaîtrez cette impossibilité surtout à l'égard d u sucre, d u sucre en grande masse, du sucre fraudé par vingtaines de millions de kilogrammes, qui demanderaient quatre-vingts navires de trois cents tonneaux, abordant inaperçus, débarquant en cachette, et disparaissant par magie, sans avoir éveillé le moindre soupçon! Depuis les miracles de l'Arioste, la poésie m ê m e n'imagine plus de semblables enchantements. O n oublie que l'administration des douanes est régulièrement et fortement constituée dans nos colonies ; o n oublie que c'est le ministre des finances qui n o m m e et paye tous les agents de cette administration; o n oublie que le sucre de Bourbon doit être a m e n é des plantations aux deux ports principaux , pour être enregistré régulièrement sur les navires français, les seuls qui puissent le transporter dans


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