La vérité des faits sur les cultures comparées des colonies et de la métropole

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38 III. De la contrebandequ'onsuppose fade dans les colonies, et surtout à Bourbon.

Ces colons, qui voient leurs produits avilis sur le marché de la métropole, et s'accumulant pour leur ruine dans les entrepôts de nos ports de m e r , on les accuse de faire, ou plutôt de tolérer la contrebande; au profit de qui? au profit de l'étranger. O n admet qu'ils gardent un silence débonnaire sur le débarquement frauduleux des sucres étrangers le long de leurs côtes, et sur le chargement subreptice de ces m ê m e s sucres à bord des navires français; o n admet que ces navires, sur de faux certificats d'origine , transporteront c o m m e des produits nationaux de tels sucres dans la métropole, en dérobant au trésor la surtaxe qui frappe à juste titre les produits des autres puissances. Plusieurs des orateurs qui m'ont précédé vous ont affirmé que la contrebande, exercée sur u n e large base, grossit ainsi chaque année le chiffre des importations coloniales en France, au grand détrim e n t d u trésor public et de la sucrerie métropolitaine. O n veut bien, cependant, regarder c o m m e insignifiante la fraude exercée sur les côtes de la Martinique, de la Guadeloupe et de la G u y a n e ; mais o n se récrie avec chaleur sur la contrebande é n o r m e quel'îlede B o u r b o n , à ce qu'on prétend, voit opérer sur ses rivages. « U n m e m b r e du conseil général de l'agricul-


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