La vérité des faits sur les cultures comparées des colonies et de la métropole

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36 ne parviendra pas à faire q u e le produit brut des colonies représente par sucrerie u n e valeur m o n é taire égale au tiers de la sucrerie m o y e n n e d u département d u Nord. Osons-le dire, au rebours de vos appellations, la sucrerie des deux tiers moins riche, c'est la pauvre, c'est la plébéienne et l'opprimée; et la sucrerie trois fois plus riche, c'est l'opulente, l'aristocratique et la privilégiée. Mais, hélas! de combien il s'en faut qu'on en soit à diminuer pour l'avantage des colons u n e disproportion qui resterait encore si frappante et si révoltante! D a n s le m o m e n t o ù je parle, l'avilissement des prix fait tomber dans les colonies, au sortir de l'atelier, le kilogramme de sucre, de 4 5 centimes à 3 2 centimes. Par conséquent, la valeur vénale des produits par exploitation de la colonie prise pour term e de comparaison, cette valeur se réduit à 19,387 fr., c'est-à-dire à moins d u sixième des produits d'une sucrerie de betteraves dans le département d u Nord. Sur ces 1 9 , 3 8 7 francs, redisons qu'il faut prélever l'habillement et le poisson salé qu'on d o n n e à 6 7 travailleurs, et les frais de renouvellement o u d'entretien des bâtiments, des machines, des ustensiles, des instruments aratoires et des animaux domestiques. C e qui resterait, s'il restait quelque chose, représenterait le revenu d'une famille qui plante en grand la canne à sucre!... Hélas ! aujourd'hui les colons démontrent qu'ils sont loin de rentrer dans leurs avances ; il faudrait au m o i n s vingt-quatre mille francs pour q u e l'habitation m o y e n n e fît ses frais, sans qu'il restât rien

p o u r le revenu d u maître. D o n c , à présent il ne lui


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