La vérité des faits sur les cultures comparées des colonies et de la métropole

Page 15

13

Ne croyez point, d'ailleurs, que je porte peu d'intérêt m ê m e à la culture d'un demi-millième, d'un tiers de millième, ou seulement d'un quart de millième de notre territoire. Je ne veux pas, c o m m e un mauvais juge, m'enquérir, avant de rendre m a sentence, jusqu'à quel point l'une des parties contendantes est peu de chose, afin de proportionner à sa faiblesse la fraction de justice que je crois devoir lui céder : m o i , qui suis seul à représenter ici des intérêts qui n'ont pas la force pour eux, et qui ne peuvent triompher que par le bon droit, j'éprouve plus qu'aucun autre le désir et le besoin de réclamer équité, bienveillance et générosité pour les petits et pour les faibles. Ainsi, qu'on ne fasse éprouver aucun d o m m a g e aux cultivateurs, aux exploitants d u sucre de betterave; qu'on les traite bien , dans toute hypothèse. Qu'on les préserve de ruine, qu'on les indemnise, s'il y a pour l'Etat intérêt de le faire, et qu'aux termes de la Charte l'indemnité soit à la fois juste et préalable. Mais qu'on n'accepte pas d'erreur à leur sujet, et qu'en se montrant équitable, généreux m ê m e , à leur égard, on ne s'enlève pas le mérite de la munificence par une exagération sans mesure de leurs titres acquis, de leur position actuelle et de leur avenir imaginaire. Par quel aveuglement se fait-il que les h o m m e s qui chérissent notre agriculture nationale, qui sollicitent ses progrès, s'arrêtent à de misérables quinze ou vingt mille hectares, lorsqu'ils pourraient influer sur l'amélioration capitale de plusieurs dizaines de millions d'hectares, en terrains vagues,


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.