De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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Voilà à quoi aboutit u n système sans fixité, qui met le producteur à la merci des éléments ; système en désaccord avec les véritables principes économiques, car il incrimine l'abondance et décourage le progrès, car il limite et réglemente le commerce intérieur, car il oblige les fabricants à recommencer en quelque sorte les corporations, à se réunir en syndicat pour se partager le chiffre licite de production. G o m m e n t , en effet, se garer sans cette précaution d u surcroît d'impôt, de l'espèce d'amende qui les frapperait si , opérant chacun isolément et sans évaluation préalable d u résultat général, ils franchissaient involontairement la limite ? L a commission a voulu n'atteindre le progrès industriel par l'élévation de l'impôt qu'après qu'il se serait clairement manifesté ; mais il n'aura garde de se manifester. O n comprendrait en effet que l'esprit inventif se mît à la torture jour et nuit pour sortir d'une mauvaise situation ; mais pour la voir empirer il ne prendra pas tant de peine ; pour passer de 30 fr. d'impôt à 45 fr., il n'y a pas de hâte, il n'y a pas d'impatience à avoir. Pourquoi le fabricant poursuivrait-il le progrès par des recherches laborieuses, par de nouvelles mises hors souvent aventurées, pour le faire confisquer par le fisc à


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