De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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— 44 — de 2 0 fr. par 1 0 0 kil., est en Angleterre de 9 7 f. 5 o c. Les circonstances ont donc fait à la France une situation favorable ; le sucre de ses colonies ne suffit pas à sa consommation, elle peut offrir une place au sucre du Brésil, si elle se détermine à racheter le sucre indigène, elle peut y trouver en échange de nombreux débouchés. Le gouvernement, qui, au point de vue des intérêts généraux, apprécie la nécessité d'une navigation réservée , la nécessité de points de relâche dans l'Atlantique ; qui au point de vue des intérêts particuliers veut respecter les droits légitimes des colons, soulager sérieusement leur détresse , se préoccupe beaucoup moins et avec raison de la rivalité du sucre étranger que de la rivalité du sucre indigène; celle-là, il est certain de la renfermer dans des limites raisonnables, au m o y e n de la faculté qu'il tient de la loi de rehausser à tous moments la surtaxe, et il est certain ainsi de prévenir un envahissement du marché intérieur chaque fois que l'encombrement des entrepôts ou l'avilissement des cours le lui signaleront. Quelque empirisme, quelque rudesse que l'on reproche donc au projet du gouvernement, on ne saurait lui refuser une parfaite netteté et une certaine ampleur dans les vues. C'est une grande


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