De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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— 41 — tion toujours croissante du marché ; il s'accommoderait du statu quo, pourvu qu'on le consacrât. Les colonies repoussent le statu que, après six années de souffrances la mesure de leurs sacrifices est épuisée ; elles ont une population nombreuse à faire vivre, et à faire vivre de la culture du sucre. Si les terres du département du Nord, si la population qui les cultive , peuvent produire le lin, le colza, la p o m m e de terre, tout aussi fructueusement que la betterave — quand une fois la betterave ne sera plus subventionnée, — les colonies ne peuvent produire utilement que d u sucre. Le ministère, n'espérant rien d'un troisième remanîment de tarifs, entrevoyant un vice radical dans la coexistence des deux industries, des embarras toujours renaissants dans leur antagonisme prolongé, propose la suppression d u sucre indigène avec indemnité. Il veut ramener le chiffre du revenu sur le sucre à ce qu'il devrait être , il veut m ê m e l'accroître par la contribution du sucre étranger. Il a raison , avec des budgets sans équilibre , de chercher de plus amples ressources dans une consommation que l'aisance se donne sans que le besoin la prescrive ; quand l'Angleterre reçoit 120 millions de cet impôt, la France peut bien en demander 60.


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