De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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1826, au sucre de betterave par une immunité trop long-temps prolongée. (Voir le n. 4.) O n a souvent attribué à la présence d u sucre étranger, qui vient se faire raffiner en France pour alimenter le commerce du dehors, une grande influence sur cet état de choses. L'influence existe ; mais on l'exagère, on la définit mal. Assurément il comprime l'essor des sucres coloniaux et indigènes au dessus d'un certain degré; assurément, dans le m o m e n t actuel, pouvant se livrer au Havre à 61 fr. 75 c. après la surtaxe acquittée, il les empêche l'un et l'autre d'arriver à cette limite, c'est évident ; mais on ne saurait prétendre qu'il les cloue à celle de 56 fr. Il a une influence inévitable et qui s'exercerait lors m ê m e que l'entrée d u marché français lui serait interdite. Il la faut expliquer. Les pays qui réservent, par des surtaxes bien combinées, leur marché à leurs colonies, c o m m e la France et l'Angleterre, ne peuvent assurer à ces colonies des prix élevés qu'à la condition d'en absorber entièrement la production. Si une partie de cette production , quelque faible qu'elle soit, est obligée, à défaut de consommateurs intérieurs, d'aller chercher fortune ailleurs , là où les priviléges lui manquent, elle y subit la loi c o m m u n e , l'avilissement c o m m u n . C'est alors qu'elle préfère le plus souvent diminuer de ses préten-


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