De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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libéralité ? Q u e ne parîe-t-on de planter à grands frais du colon dans le midi de la France pour faire cesser le tribut payé aux Etats-Unis? La Normandie ne devra-t-elle pas aussi s'affranchir du Bordelais et de la Bourgogne en convertissant quelques uns de ses gras pâturages en vignobles acides? La terre a ses spécialités : à l'Amérique, à l'Asie, leurs productions ; à l'Europe les siennes ; qu'elles s'échangent, mais qu'elles ne s'excluent pas : ce serait se montrer ingrat envers la prodigalité et la variété de la nature. Le sol de France a nombre de cultures aussi profitables que la betterave à sucre, nombre de cultures qui réclameraient la m ê m e s o m m e de main-d'œuvre. La betterave n'est préférée que parce que le trésor la subventionne; la subvention fait le sucre indigène, et non pas le soleil. Ne forçons pas la nature ; allons demander à l'Amérique , à nos propriétés d'Amérique , les produits américains, et surtout ne faisons pas intervenir le système protecteur dans une thèse où il ne peut être invoqué qu'à l'aide d'une fausse application et pour le faire conclure à des absurdités. L'enquête faite en 1832 par ordre du parlement anglais sur la détresse des colonies occidentales évalue à 9,556,000 quintaux (1) la production to(1) Le quintal anglais représente environ 50 kilogrammes.


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