—
67 —
O n ne voudra pas sous le prétexte de couvrir dans l'intérêt du trésor, une perte éventuelle et plus que problématique, charger une industrie naissante, d'un droit qui formerait évi demment un double emploi avec le montant des accroissemens de recettes qu'elle amènera incontestablement à sa suite. Les personnes qui ne seraient pas convaincues de tous les inconvéniens de cet impôt, voudront du moins attendre que les faits viennent dire si la perte que le trésor pourra éprouver par la diminution de l'importation des sucres, ne sera pas plus que compensée par un excédant des autres branches de revenus produits par le développement de l'in dustrie sucrière à l'intérieur; et l'on reconnaîtra, selon toutes les vraisemblances, que le trésor aura autant gagné que le pays tout entier, à la création de cette nouvelle source de richesse et de prospérité.
EXAMEN DE
LA
QUESTION
DES
PRIMES
A L'EXPORTATION DES SUCRES.
Quelques personnes semblent croire qu'un droit sur le sucre indigène devient une nécessité , pour éviter que ce produit prenne une part illicite dans la restitution des droits d'entrée, que l'on accorde sous forme de primes d'expor tation aux sucres raffinés en France. Quelques réflexions feront comprendre combien cette opinion est erronnée ; et il ne sera pas difficile de montrer combien le système de la restitution des droits à la sortie , est au contraire incompa tible avec la perception d'un impôt quelconque sur le sucre indigène. Il importe de distinguer dans la prime d'exportation, la part de faveur que l'on a voulu accorder au sucre de nos