Du sucre indigène, de la situation actuelle de cette industrie en France

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J'ai montré froidement et inexorablement ce que sont ici les questions d'intérêts et de principes. Reste la question de bienveillance envers des populations qui nous ont été long­ temps attachées à titre de colonies. Il est vraisemblable que dans la situation actuelle des choses, c'est en indépendance que les métropoles peuvent offrira leurs anciennes colonies des compensations aux pertes qu'elles éprouvent; mais c'est là une question dont je n'ai voulu m'occuper en aucune faço n.

SECTION IIP. L'introduction de la fabrication du sucre dans le pays, occasionnera-telle un déficit dans les revenus du trésor ?

C'est à l'importation d'un produit exotique que vous avez imposé jusqu'ici la taxe sur les sucres. N e serait-il pas bien plus raisonnable de reporter sur d'autres produits étrangers, le montant du déficit que vous laisserait l'importation ? Il ne m e serait pas difficile de démontrer qu'on pourrait sans beau­ coup d'inconvéniens élever les tarifs des droits à l'importa­ tion sur d'autres produits étrangers , pour combler le déficit que pourrait occasionner la cessation de l'importation du sucre. Mais à quoi bon se livrer à la recherche d'un moyen de compensation ou de remplacement ? Y aura-t-il réellement déficit dans les recettes, par l'effet de la diminution par­ tielle ou de la cessation totale de cette importation ? Il y aura peut-être diminution dans la perception des droits de douanes, malgré la compensation qu'apportera un jour au droit sur les sucres, l'accroissement des importations de café, de cacao et de thé, qui sera nécessairement l'effet de l'accroissement de consommation du sucre produit à l'inté­ rieur. Mais ne trouvera-t-on pas une bien plus importante compensation encore à cette diminution de la perception des douanes, dans les droits de consommation acquittés à l'in-


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