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C'est aussi par suite du principe que j'ai indiqué tout à l'heure, quel'onn'a jamais soumis a des taxes, que les pro duits d'industries déjà anciennes, dont les procédés et les débouchés ont été fixés par l'expérience. Lorsqu'une in dustrie s'est développée sous un régime de liberté, et a pris ainsi tout l'accroissement dont elle est susceptible, lorsque l'expérience a montré dans quelles limites peuvent s'étendre, et les moyens de production, et la consomma tion de ce produit, on peut alors connaître par l'observa tion des faits, si l'établissement d'un droit nouveau ne ten dra pas à restreindre cette industrie dans des limites plus étroites; et l'on peut du moins mesurer l'étendue du mal que causerait ainsi la taxe. Mais une industrie nouvelle prend un développement dont il est impossible de calculer l'étendue; les procédés, loin d'être fixés, en sont encore à leur période de tàtonnemens; et pour la consommation de ce produit, il faudra que les habitudes de la population se changent complètement, pour que peu à peu, et dans un espace de temps qu'il vous est impossible de calculer, la demande prenne une extension que vous ne pouvez cal culer davantage. ... Et c'est dans cette situation que vous opposeriez à la marche de cette industrie un système de taxe, et les entraves d'un exercice dont vous ne .pouvez apprécier complètement les résultats moraux sur la classe des producteurs, parce que les procédés de la fabrication n'étant pas encore fixés , il vous est impossible de prévoir les difficultés que rencontrera l'exercice dans la pratique, et par conséquent la gravité des méeontentemens qu'il soulè vera? E n procédant ainsi, comment pourrez-vous jamais être assuré de n'avoir pas resserré pour jamais dès sa nais sance, dans des limites étroites, une industrie qui aurait pu devenir une des sources les plus fécondes de la ri chesse du pays? Il est encore un autre motif bien puissant, qui prescrit de n'établir de taxe que sur les industries anciennes et qui ont atteint leur période d'aplomb : c'est que c'est