— 35 — les machines, et souvent aussi les hommes quel'onveut mettre à la tête des fabriques; et chez aucune autre nation on ne rencontre ni des fabriques travaillant avec autant de perfection, ni un développement industriel quel'onpuisse comparer à la masse de produits que les sucreries fran çaises livrent dès ce moment à la consommation. E n Alle magne et en Russie, on remarque de tout côté une grande ardeur à entrer dans cette carrière industrielle^ et une mul titude de fabriques s'organisent; mais partout on en est aux premiers tâtonnemens, et partout on travaille les yeux fixés sur nos fabriques, dont un assez grand nombre of frent déjà le spectacle d'une industrie parvenue à sa période d'aplomb. Pour la France, l'industrie du sucre est donc éminemment nationale. Serions-nous destinés à être aussi la première nation chez laquelle on ne reculât pas devant l'idée de soumettre une industrie si jeune encore, et si riche d'espérance, à des droits dont sont affranchis les produits de presque toutes les industries du pays ? Dans le chapitre suivant, j'entrerai dans quelques considérations qni se rap portent à cette question.
CHAPITRE IV. Des droits dont on propose de charger le sucre indigène.
RE
S E C T I O N I.
Le sucre produit à l'intérieur est-il une bonne matière imposable?— Principes généraux sur la matière.—Le sucre et le tabac.—Des droits peuvent-ils être établis sur des industries nouvelles ?
Examinons d'abord cette question sous son point de vue le plus étendu : Transportons—nous par la pensée à une époque qui arrivera dans un demi-siècle peut-être, et sup posons pour un moment que l'industrie du sucre indigène est parfaitement établie dans le pays , qu'un grand nombre de fabriques prospèrent, que les fabricans ont amorti le