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C'est la certainement dans l'état actuel des choses , l'ob stacle le plus grave à la propagation des améliorations agri coles les plus importantes, et surtout à l'adoption des bons assolemens qui en sont la base. Cette vérité a été très bien développée par un de nos agriculteurs les plus éclairés, M . de Vinué dans un petit écrit publié, il y a une douzaine d'années, et qui est entre les mains de tous les hommes qui s'occupent d'améliorations agricoles. Déjà à cette époque, M . de Vindé signalait l'établissement des fabriques de sucre de betteraves, comme le moyen le plus efficace d'introduire de bons assolemens dans l'agriculture française, par la pro pagation de la culture des plantes sarclées. C'est lui qui a tracé ces lignes prophétiques. « L'admirable découverte du » sucre de betteraves est dans notre économie politique et » nationale, une de ces révolutions heureuses et rares, dont > les contemporains peuvent quelquefois ne pas sentir assez » le prix} mais auxquelles la postéritéfinirapar marquer 5> la place parmi les plus grandes sources de richesse agricole » et commerciale. > Je ne répéterai pas ici les argumens pleins de vérité et de sens sur lesquels il fondait celte opi nion } je dirai seulement que l'on se tromperait beaucoup , si l'on croyait que l'utilité qu'offre à cet égard la fabrication du sucre indigène, se bornera aux limites de l'étendue de terre nécessaire pour alimenter les fabriques de la matière première qu'elles emploient : Une fabrique établie dans un canton est un centre autour duquel viennent se grouper, par l'attrait d'un intérêt immédiat, des cultures et des pratiques qui ne tardent pas à prendre de l'extension. En effet ce n'est pas seulement pour la fabrication du sucre, quela culture des plantes sarclées et des betteraves en particulier est utile aux cultivateurs : dès qu'ils en connaissent les procédés et qu'ils sont en état de les exécuter avec certitude de succès, ils recon naissent bientôt que les betteraves, les pommes de terre, les carottes , etc., cultivées spécialement pour la nourriture du bétail, leur offrent le plus puissant moyen de varier leurs assolemens, et aussi de tirer d'une étendue donnée de terre, la 5