Question des sucres (1839)

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sultat, sans conserver les m ê m e s entraves.— Notre avenir maritime n'est plus dans l'Océan ; c'est sur la Méditerranée que les questions politiques et commerciales se résoudront, et le sucre y jouera un faible rôle. L e c o m m e r c e se plaint aussi, mais jamais il n'a été plusflorissant.L e rapport du préfet de la Seine nous donne cette année un chiffre d'exportation plus élevé que la progression régulière ne le promettait, et la crise coloniale dure, dit-on, depuis deux ans. D'où vient donc ce phénomène ? C'est que tout bonnement le mal n'est pas si grand qu'on le dépeint, et que le sucre indigène n'est certes pas indifférent à cet accroissement de prospérité ; mais, lui, il n'a pas un registre de douanes pour frapper des yeux inintelligens par une suite d'additions et un total d'exportations. N o n , ses effets sur la consommation sont confondus, parce qu'ils ne sont pas circonscrits, on ne s'en apercevra que trop tard, quand il ne sera plus. O n paraît s'effrayer de cette proposition d'exportation coloniale libre. S'imagine-t-on que du jour où cette mesure sera adoptée, toutes les colonies iront exprès s'approvisionner ailleurs? Mais est-ce que le niveau commercial de l'Europe, si je puis m'exprimer ainsi, s'arrangerait de cela? Est-ce que l'intérêt particulier de chaque c o lon, des engagements contractés, des habitudes prises, des préférences pour des marchandises françaises ne les ramèneront pas en France? Leurs sucres présentés en totalité sur les marchés étrangers n'y jetteraient-ils


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