Question des sucres (1839)

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faillite. — Cette crise fâcheuse, à laquelle la législation n'a aucune part, atteint également les producteurs des colonies et de la métropole, mais elle excite chez les uns et chez les autres des sentiments bien différents. — M M . les colons n'ont point de scrupules, ce qu'ils veulent avant tout, c'est être dégrevés ; ils refusent tout a c c o m m o d e m e n t , et ne s'inquiètent pas des souffrances des autres. P e u leur importe une loi qui n'a pas trois mois d'exécution, aussi peu leur importait la légalité. Ils réclamaient des ministres une ordonnance illégale, ils demandent maintenant une loi injuste.—Les fabricants de la métropole, eux, se taisent devant la loi qui a fixé leur sort. Il n'accusent que ces phases imprévues que subissent, de temps à autre, toutes les industries dans les m o m e n t s d'encombrement. Ils attendent patiemment que le temps améliore leur position, persuadés qu'on ne touche pas aussi légèrement à une législation qui, au bout du compte, n'est pas responsable des malheurs qui sont arrivés. E h bien, savez-vous c o m m e n t on a interprété ce silence? on l'a pris pour l'aveu tacite d'une position sortable ; on a cru sur parole ceux qui se sont plaints hautement, et on a soupçonné ceux qui se résignaient, par respect pour la loi, d'être bien moins à plaindre. O r , il n'est survenu aucun fait nouveau particulier à l'une ou à l'autre des deux industries ; le désastre est c o m m u n , le r e m è d e doit donc s'appliquer aux deux à la fois. L a c h a m b r e , certes, a bien le droit de modifier


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